La déficience en pyruvate kinase … quelques notions pour comprendre la maladie

Par le Dr Marc Peterschmitt, vétérinaire

L’origine de la maladie

Les hématies ou globules rouges sont les cellules chargées de transporter le dioxygène absorbé au niveau des poumons jusqu’aux différents organes dans le corps, via le sang. Cet oxygène est indispensable pour toutes les cellules dans leur activité quotidienne, pour la synthèse d’énergie. Les globules rouges sont des cellules un peu particulières, dans le sens où, après leur synthèse par la moelle osseuse et  leur libération dans le système sanguin, ils subissent un processus de dénaturation et perdent leur capacité à se diviser et à synthétiser des protéines : les globules rouges ont par ce biais une durée de vie limitée, de l’ordre de 120 jours.

Ce processus de dénaturation réduit également leur capacité à synthétiser de l’énergie : contrairement aux autres cellules de l’organisme, les hématies produisent ainsi leur énergie essentiellement dans une voie métabolique hors cycle de Krebs, dont l’étape clé est contrôlée par une enzyme appelée la pyruvate kinase. Cette enzyme est codée par le gène PK ou gène de la pyruvate kinase.

Chez les individus possédant deux copies mutées du gène PK (homozygote), l’enzyme de la pyruvate kinase a perdu toute fonctionnalité dans le globule rouge, et ses capacités de synthèse énergétique sont donc bloquées : il n’est donc plus capable de synthétiser assez d’énergie, son espérance de vie s’en trouve réduite. Ces individus présentent donc une anémie (baisse du nombre de globules rouges dans le sang) qui s’aggravera progressivement, parce que la moelle osseuse ne suivra pas le rythme pour renouveler les globules rouges, qui meurent trop rapidement.

Les autres cellules de l’organisme sont elles capables de fabriquer de l’énergie par le biais d’autres enzymes, c’est pourquoi une mutation de la pyruvate kinase, n’aura aucune incidence sur les autres cellules de l’organisme : les mutations de la pyruvate kinase se caractériseront donc quasi uniquement par une anémie.

Des mutations sur ce gène sont connues depuis plusieurs années chez l’homme (plus de 190 mutations séquencées), mais également chez le chien (5 mutations dans 6 races différentes) et la souris. C’est en 1992 qu’une déficience en pyruvate kinase a été suspectée pour la première fois chez un abyssin mâle. Dans les années qui ont suivi, des cas similaires ont été décrits aux Etats- Unis, en Australie et en Europe sur des chats Somalis, mais également sur des chats de gouttière.

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La déficience en pyruvate kinase